Tête en plâtre patiné, grandeur nature Bosch est représenté avec une idée qui lui sort de la tête, une espèce d'oiseau plutôt déjanté, avec des oreilles - cravate à pois et un entonnoir sur la tête.
Hyéronimus Bosch est l'un des plus grands génies de l'histoire de l'art. C'est le plus grand sur le plan de l'inventivité (pour ce qui concerne le génie, voir le chapitre correspondant dans les textes, cliquez ici).
Les constructions psychédéliques rosâtres du Jardin des délices (voir ci-dessous), ou les monstres diaboliques du Jugement dernier, n'ont pu sortir que d'un inconscient halluciné, visionnaire, d'une extra-humanité jamais égalée. Jérôme Bosch n'a pas fait école, ce génie inventif n'étant évidemment pas transmissible.
Une question vient à l'esprit : pour imaginer de telles visions, Bosch se shootait-il, et avec quoi ? On n'a malheureusement peu d'information sur sa biographie.
Ses visions de l'enfer, ou celles du paradis (des vices…) s'inscrivent-elles au premier degré, dans une religiosité bon ton (l'enfer qui fait peur), ou bien peut-on y voir au deuxième degré un certain plaisir à peindre le sexuel et le morbide ? N'y a-t-il pas ambiguïté ? Ne voit-on pas de ci de là des petits diables bien sympathiques, et de l'érotisme bien sensuel ?
On rejoindrait alors une pensée nietzschéenne, par delà le bien et le mal. Peut-être même, pour ceux qui jugent Nietzsche malsain, pourrait-on affirmer que le beau boschien assainit Nietzsche (comme on le dit dans certains chenils : le beau-beau chien a sa ni-niche).
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La gravure qui a servi de modèle, les constructions psychédéliques de l'arrière-plan du Jardin des délices, et le mignon oiseau-monstre peint par Bosch dans La tentation de Saint-Antoine