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Beauté : grand B ? kantienne ? adhérente ? pure ? objective ? sublime ? culinaire ?


quelques petites considérations esthétiques

Les scies de Kant ...... Les seins de Mlle A. : beauté adhérente ou beauté pure ?...... Beauté subjective, beauté objective ...... Sublime théorie du sublime ...... La boulangère louche ...... Hegel : la nature, connais pas ...... Mademoiselle A., modèle de beauté ...... Hegel sans goût, sans odeur ...... Irish coffee ......


Les scies de Kant

170805 "SCIES" : moyen mnémotechnique pour retenir tout ce que Kant exclut de la beauté pure : Sensitif (agréable), Concept, Intérêt (et attrait), Émotion, Sublime.

La beauté kantienne définie au début de la Critique de la faculté de juger, c'est quelque chose de rare, tant il a éliminé de choses ; il élimine même ce qu'il appelle la beauté "adhérente", celle qui est conforme à un concept. Et tout ça est génial. Mais après, il limite les beaux-arts à cette beauté pure. C'est extrêmement réducteur. Que fait alors la personne qui peint des paysages très jolis, mais pas beaux au sens kantien ? De l'artisanat ? Un peu dur pour Sisley ou Constable…

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Les seins de Mlle A. : beauté adhérente ou beauté pure ?

280906 Les seins de Laetitia X. sont beaux de la beauté adhérente, au sens kantien du terme, parce qu'on peut se faire un concept très précis, une définition complète et rédigeable du beau sein. Par contre, lorsqu'Hubert Le Menestrel parle des seins "cosmiques" de Mademoiselle A., il raisonne (par erreur) sur la femme complète, concluant à l'absence de concept. Pour un petit élément, sein ou pied, il est plus facile de décrire un concept.

311206 La considération de l'échelle peut enrichir ce concept de beauté adhérente : plus l'objet est complexe, moins la définition du concept est possible, et moins la notion de beauté adhérente est pertinente, et moins l'objet a de chances de tomber sous le coup de l'exclusion de la beauté avec concept, et plus il a de chances d'être candidat à la beauté pure.

Beauté subjective, beauté objective

120112 Il faut choisir : ou bien la beauté dépend exclusivement du sujet, de la personne qui regarde ou écoute, et de ce qu'elle ressent, ou bien l'objet considéré peut avoir des caractéristiques objectives qui contribuent à sa beauté.

Même certains spécialistes de Kant répondent les uns d'une façon, les autres de l'autre. Kant, c'est vraiment ardu. Mais il se pourrait que les premiers se trompent : il existe bien des caractéristiques objectives qui interviennent. La parabole, c'est une courbe harmonieuse, elle a plus de chances d'être jugée belle qu'un zig-zag totalement désordonné.

220112 Ensuite il y a les excellentes analyses de Burke (1756) sur les caractéristiques de l'objet. Le lisse, les raccords de formes, les variations graduelles.

Sublime théorie du sublime

160106 "Car tout ce qui est véritablement sublime a cela de propre quand on l'écoute, qu'il élève l'âme, et lui fait concevoir une plus haute opinion d'elle-même, la remplissant de joie et de je ne sais quel noble orgueil, comme si c'était elle qui eût produit les choses qu'elle vient simplement d'entendre." Le regardeur qui se projette dans l'artiste. Superbe idée de pseudo-Longin, datée du premier siècle après JC. Un peu égocentrique.

La boulangère louche

0408007 Dans le village de St-P.-les-G. (département de l'I. et L), dont nous tairons le nom par discrétion (car il n'y a qu'une seule boulangerie dans le village), la petite boulangère a des seins ravissants. En plus, elle louche très légèrement. Pourquoi cette anomalie est-elle un plus ? Pourquoi est-ce une coquetterie dans l'œil ? Parce que çà l'éloigne d'une idéalité ennuyeuse et fade ? Hegel parle de la fadeur de l'idéalité dans son Esthétique, mais il n'est pas clair (comme d'habitude). En parler à la petite boulangère pour approfondir ce point.

161111 Selon J. Second (Le problème du génie), Descartes avait un goût bizarre pour les femmes qui louchent. Pas très cartésien.

Hegel : la nature, connais pas

220507 L'esthétique, c'est la philosophie du beau. Il paraît absurde d'écrire une Esthétique qui refuse de parler du beau de la nature, du coucher de soleil. Pourtant, c'est ce qu'a fait Hegel.

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Mademoiselle A., modèle de beauté

180107 Mademoiselle A., qui est modèle à l'Académie Libre, est la Beauté avec un grand B. Même, la quintessence de la beauté, avec un grand B à beauté et un petit Q (à quintessence).


Hegel sans goût, sans odeur

091206 Dans son Esthétique, Hegel nous dit que la cuisine n'est pas un art, et qu'il n'y a pas d'art de l'odorat et du toucher. Vraiment ? Sur la cuisine, le premier argument qu'il avance, c'est que la cuisine, c'est éphémère. Faux ! Une œuvre d'art peut évidemment être éphémère : une improvisation de piano, un happening comme dans les années soixante…

L'argument suivant est plus probant et plus élevé : l'art n'est pas uniquement sensible, il y a ou il doit y avoir une part intelligible. Comme dirait Kant, si c'est uniquement sensible, c'est agréable, mais ce n'est pas beau. Mais la madeleine de Proust prouve que la cuisine, le gustatif, peut dépasser le sensible par une dimension évocatrice, intervenant dans la pensée. Pas un art, la cuisine ? Mais tous les grands chefs font un travail artistique très semblable à celui du peintre… Pas d'art de l'odorat ? Allez demander aux "nez" de Chanel !

Pas d'art du toucher ? Hegel n'avait apparemment jamais caressé une statue !

Irish coffee

091106 L'art de la cuisine réside dans la juxtaposition des saveurs et non dans leur mélange. C'est pourquoi l'Irish Coffee est l'une des inventions les plus géniales de l'histoire de la cuisine. A contrario, le comble de la vulgarité consiste à mélanger un Irish coffee.