060910 L'analyse des apéros géants comme réunions dionysiaques a bien été établie par Michel Maffesoli, grand prêtre de la postmodernité (L'ombre de Dionysos et autres ouvrages) : les réunions dionysiaques servent d'échappatoires à la foule, pour se libérer (au moins temporairement) des contraintes du monde "performatif", des contraintes sociales, des convenances. On se lâche, c'est certain. Et, comme on est très nombreux, on se sent puissants face aux tenants de l'ordre.
Mais c'est un peu négatif, comme motif de réunion : on se réunit pour s'opposer à quelque chose. On peut parler d'une raison plus probante, plus essentielle, une raison qui se suffit à elle-même, positive et non négative : on se réunit pour constater à plusieurs notre condition animale, pour se sentir plus fort, en étant nombreux à ressentir la même chose, à ressentir notre état d'animal. C'est profond, non pas lié à une appartenance à un groupe, à une association défendant une certaine cause, à une nation, à une religion, à une culture, mais à une espèce : un groupe fondamental.
Nota bene : il y a une nuance entre se réunir comme animal, et se réunir comme espèce homme. Si on pense à un certain "âge d'or", lorsqu'Orphée réunissait toutes les bêtes sauvages charmées par sa lyre, il serait logique d'inviter tous les animaux aux apéros géants. Mais la charmante lyre n'a rien à voir avec le tintamarre des tambourins
dionysiastes,
et le chant strident de
l'aulos
ou des flûtes des
satyres
musiciens. Ne serait-ce que l'aspect alcool montre bien qu'il s'agit de Dionysos et non pas d'Orphée. (Un article sur les relations entre
orphisme
et dionysisme
est en préparation).
Donc, une réunion d'hommes et de femmes. Mais d'hommes- animaux. Alors nous avons des gens qui pensent que la composante animale de l'homme est vile, honteuse : l'homme est "au-dessus de l'animal". Il y en a même qui disent que l'homme n'est pas un animal ! C'est la mentalité particulière de l'émancipation de l'homme, dominant les autres animaux et la nature en général, l'élévation de l'homme comme esprit, et ainsi de suite, un genre
d'hégélianisme dix-neuvième ou d'humanisme vingtième (lire à ce sujet l'article Lévi-Strauss dionysiste dans le chapitre sur la pensée postmoderne). Il faudrait selon eux rejeter ou chercher à s'éloigner le plus possible de nos origines animales. Mais non ! Notre composante animale est fondamentale, et il s'agit de l'intégrer harmonieusement.
Alors, tous aux apéros géants, et assumons : mangeons, buvons, pissons, et si l'occasion se présente, forniquons dans les buissons !
Michel Maffesoli, appelé à conseiller nos ministres, a indiqué qu'il valait mieux laisser se faire les apéros géants, laisser exploser le besoin d'orgie. Opinion tout-à-fait dionysiaque, et comme telle, subversive…
280608 La femme moyenne, au lieu de mettre en valeur sa féminité, dans un esprit sain d'amour de la vie, de joie dionysiaque, tombe presque toujours dans le piège des tenants de la mode : elle veut une poitrine plate et une gueule de mec agressif. Finalement, elle est nulle : tomber dans un piège aussi grossier !
190306 Les mannequins de la grande couture sont totalement académiques dans leur aspect, leurs mensurations, et leurs moindres gestes, démarche, arrêt, demi-tour. Académisme grotesque, ils n'en sont même pas à la modernité. D'ailleurs il y a quelque temps on avait vu à la télé un grand couturier (italien ?) qui disait qu'il trouvait leurs gestes ridicules et qui protestait (en vain, bien entendu : elles continuaient à faire le métier qu'on leur avait appris). Et Miss France n'a quasiment plus de poitrine. Une vraie catastrophe. Désexuation, uniformisation, moutonisation, l'horreur.
261009 Dans Iconologies, Maffesoli est très bon, mais il a une petite tendance à tout expliquer par la postmodernité. Y compris cette androgynie et cette masculinisation des mannequins de mode (et féminisation des mannequins hommes). Il est vrai que Dionysos, lors de sa vie terrestre, est resté un perpétuel éphèbe, au sexe plutôt ambigu, donc, et, sur un plan général, qu'il déifie bien la juxtaposition des contraires. Mais pourtant Dionysos renvoie à une joie de vivre, à une libération du corps, qui est à l'exact opposé des attitudes des mannequins, tirant la gueule, et rigides comme des automates. Le corps est rigide, et leur académisme lui-même est rigide, et donc non postmoderne. Le phénomène a d'autres explications que celle que donne Maffesoli.
170707 Les gens de droite doivent lutter contre la Pensée Unique des Néo-Soixante-Huitards, en abrégé la PUNSH. Pour dire PUNSH, il faut prononcer le U, sinon on pourrait confondre avec le cocktail au rhum. On peut boire du punch (UN prononcé "on") pour avoir du punch (U prononcé "e") pour combattre la punsh (U prononcé "u").
161007 (En hommage à Alphonse Allais). Le gouvernement dionysiaque vient de décréter qu'à partir de ce jour, les relations entre personnes se feront tout-à-fait naturellement, au lieu des convenances passées, totalement arbitraires.
Exemple dans la rue :
"- Excusez-moi, Mademoiselle, mais en vous voyant passer, je constate que vous avez une plastique très agréable, de beaux seins, et d'autres atours très intéressants. Or, il me serait très agréable d'en profiter, au cas où le cœur vous en dirait. Qu'en pensez-vous ? "
Et la charmante personne répondrait :
"- Ma foi, Monsieur, vous n'êtes pas très beau, mais je suis très sensible à vos compliments, et en tout état de cause comme mon mari ne m'honore pas souvent, je serais tout à fait disposée à vous donner satisfaction".
Malheureusement, la plupart du temps, au lieu de répondre cela, elles te collent une baffe, ces allumeuses de mes deux.
301107 Aphorisme 69 bis : Quand l'homme se lave en état d'érection, ça lui fait plus de surface à faire.
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251009 … Car, comme le disait très opportunément l'homme de Cro-Magnon, face à son rival de Neandertal, il lui disait :
"- Grrrrrrr."
Eh bien, Mesdames et Messieurs, cette célèbre citation a été reprise maintes et maintes fois dans la littérature ultérieure, et notamment dans le journal de Mickey. C'est bien logique : elle nous renvoie à notre animalité, de la même façon que les animaux anthropomorphes de Mickey. Un journal finalement très riche du point de vue métaphysique.
060510 Le succès récent de l'éthologie fait partie du mouvement général postmoderne de redécouverte de l'animalité de l'homme, d'une remise à niveau homme – animal, qui est très exactement dionysiaque.
161209 On se souvient de la guérison quasi-miraculeuse d'une petite fille paranoïaque et hémiplégique, par Françoise Dolto. La petite fille ne supportait pas les poupées à forme humaine, ni même à forme animale. Mais Dolto l'a fait jouer avec une poupée-fleur. Génial.
Ensuite après accoutumance, on est passé à la poupée-animal.
C'est en rappelant cette hiérarchie plante - animal - homme, que l'on peut réfléchir à "l'éthologie-plante". L'éthologie, actuellement utilisée comme étude des mœurs des animaux et de leurs parallèles avec l'homme, gagnerait à être étendue aux plantes. La simplicité des comportements végétaux pourrait permettre d'atteindre des buts pour lesquels la complexité des comportements animaux est un obstacle infranchissable, exactement comme pour la petite fille de Dolto.
270111 Premier exemple, dans le domaine artistique, d'application de l'éthologie-plante : un sculpteur, genre meilleur ouvrier de France, qui refait à l'identique une gargouille gothique de la Sainte Chapelle (l'image ci-contre, reprise du site tollis.com, représente un autre sculpteur). Il dit que le geste du ciseau est le même que celui de la plante qui pousse. Oui, faire comme la plante qui pousse.
120511 Après l'avènement de l'éthologie-plante, on pourra envisager de jeter les bases épistémologiques de l'éthologie-caillou. Cette science se conçoit parfaitement par simple extension de l'échelle de temps dans le raisonnement : l'unité est la centaine de millions d'années, au lieu de la dizaine ou la centaine de milliers. C'est Hubert Le Menestrel, le premier, qui a jeté les bases épistémologiques de cette science passionnante.
